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Le fiasco des bornes Wi-Fi gratuites de New York

Les bornes Wi-Fi 100% gratuites et illimitées de LinkNYC, destinées à remplacer toutes les cabines téléphoniques de la Grosse Pomme et installées par Intersection (filiale de Sidewalk Labs qui est elle-même une branche d’Alphabet), causeraient des problèmes à la municipalité. Détails.

Le programme LinkNYC avait tout pour séduire : depuis le mois de janvier dernier, des bornes Wi-Fi dont l’accès est gratuit et illimité -il suffit d’un email pour s’y connecter- sont installées partout dans New York. De quoi transformer la mégalopole en ville connectée très rapidement, puisque le projet ambitionne d’y installer jusqu’à 7 500 machines, offrant ainsi un accès internet haut débit (300 Mo/s) à ses 8,5 millions d’habitants, en plus d’une navigation possible sur place grâce à un écran tactile et de 2 ports USB.

Seul bémol : Big Apple compte environ 75 000 SDF. Des sans-logis qui élisent domicile, pour la plupart, à même la rue ou dans les galeries du métro. Sauf que, selon la mairie, la plupart des bornes parmi les 400 déjà installées sont devenues un lieu de prédilection pour cette population qui n’a en général pas -ou peu- accès à internet. Si bien que certains se seraient même approprié les appareils au point de les utiliser des heures durant, tel leur ordinateur personnel (vidéos sur YouTube, Facebook), regardant même des vidéos pornographiques quand bon leur semble… En public, donc.

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Pour la mairie, qui travaille sur le projet en étroite collaboration avec Sidewalk Labs, cette situation n’est plus acceptable : le projet se met donc à jour pour tenter de solutionner le souci. Les raisons avancées seraient les nuisances causées au voisinage. Par ailleurs, il est vrai que le but d’un tel système était principalement de permettre à tous le partage d’une connexion Wi-fi, et non de l’offrir à un nombre limité de personnes.

Bien que l’on ne peut blâmer les sans domiciles fixes d’une utilisation intensive de ce système -ce qui est complètement compréhensible-, on pourra aisément louer les arguments contradictoires du projet LinkNYC. Il faut toutefois savoir que le but affiché de ce dernier est de connecter les habitants qui n’ont pas accès à internet, soit un quart de la population new-yorkaise… Sauf que seulement 700 machines sont prévues pour le Bronx, le quartier le plus défavorisé de la ville qui ne dort jamais . Et le CEO de Sidewalk Labs, Dan Doctoroff ne s’en cache pas : “nous sommes là pour gagner de l’argent“. Comprenez : grâce aux données récoltées et à la publicité qui en découle.

Les fonctionnalités des tablettes Android publiques devraient ainsi être réduites au strict minimum : exit le navigateur web intégré et bienvenue aux limites quant au temps d’utilisation. Les appels gratuits, les cartes, le rechargement de périphérique, les appels d’urgence au 911 et la connexion haut débit devraient cependant rester opérationnels. Un filtre parental, installé plus tôt dans l’année, n’aura donc pas suffi…

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Valentin

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