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Otto Waymo
Véhicules autonomes

Waymo vs Uber : les raisons d’un procès historique

La concurrence fait rage dans l’industrie des voitures autonomes, et ce ne sont pas Alphabet et Uber qui diront le contraire. Waymo vient ainsi de lancer une action en justice contre la firme de Travis Kalanick, pour vol de documents confidentiels…

L’histoire commence en 2007. Après avoir étudié les technologies de conduite autonome à la très prestigieuse université de Berkeley, le jeune Anthony Levandowski rejoint Google au sein du projet Street View. Il a par ailleurs monté, en parallèle, 2 sociétés spécialisées dans le domaine : 510 Systems & Anthony’s Robots, que son employeur lui rachète en 2011 pour 50M$.

Les premières vagues commencent le jour où, en juillet 2013, un fournisseur de Google l’informe que la société Odin Wave lui a passé une commande très similaire à ses projets. Société liée à une adresse de Levandowski à Berkeley, ce qu’il nie. En février 2014, Odin Wave fusionne avec une autre entreprise, Tyto pour créer des LiDAR.

Anthony Levandowski

Mais c’est en décembre 2015 que l’affaire éclate : Levandowski télécharge plus de 14 000 documents (9,7 Go) relatifs à la conception de voitures autonomes, au sein même des bureaux de Google, dont 2 Go consacrés au LiDAR. Il connecte ensuite une carte SD à son PC durant 8h, avant de transférer les données, selon Google. L’homme récidive les 4 et 11 janvier de l’année suivante, depuis Drive.

Puis, le même mois, et en toute discrétion, Levandowski en profite pour rencontrer des cadres exécutifs d’Uber alors qu’il est encore employé chez Alphabet : une trahison évidente pour la FTN de Larry Page. Le 15, Levandowski, devenu product manager chez Google, lance la société 280 Systems, qui deviendra Otto.

Anthony Levandowski et Travis Kalanick

Et le 27, coup de tonnerre : il démissionne purement et simplement, sans raison, après 10 ans de bons et loyaux (ou pas) services ! Un peu plus tard, en avril, soit il y a tout juste un an, Otto et Uber signent un contrat de confidentialité pour collaborer en évitant tout litige.

Le 16 mai, Otto crée le buzz en dévoilant son projet de camion autonome qui avait fait la une de nos colonnes :

Ensuite, en mai 2016, toujours, Otto rachète… Tyto. Oui, oui : la société qui crée des intelligences artificielles pour les véhicules sans conducteur avec laquelle Levandowski n’aurait absolument rien à voir ! Le mois suivant, 2 autres employés, Sameer Kshirsagar et Radu Raduta, sont débauchés par Uber et quittent Mountain View avec de nombreux documents industriels confidentiels dans leurs valises. Quelques semaines après, Uber officialise le rachat d’Otto pour 680M$, et en profite pour intégrer Levandowski et son équipe dans sa branche dédiée à la conception de systèmes autonomes. La boucle est bouclée.

Otto

En octobre, secrètement, Google engage des poursuites contre Levandowski et Lior Ron (le cofondateur d’Otto et également un ancien de chez Google), que la compagnie accuse d’avoir utilisé des informations confidentielles pour recruter certains de ses employés. En décembre, nouvel indice : un fournisseur de LiDAR met -probablement par erreur- Waymo en copie d’un mail envoyé à Uber, montrant un circuit imprimé du prototype de la firme de Kalanick. Son design serait étonnamment très similaire à celui de Google.

Anthony Levandowski

Le 23 février 2017, Waymo poursuit officiellement Uber et Otto pour vol de secrets industriels et viol de brevet. Un mois plus tard, Levandowski invoque son 5ème amendement. Son avocat, quant à lui, affirme qu’Uber n’aurait pas pu le dénoncer, de part le contrat qui le liait au voleur. Enfin, vendredi dernier, Uber a déclaré pour sa défense que son composant électronique était unique et qu’il avait été acheté à un revendeur de LiDAR, sur le marché traditionnel. Affaire à suivre…

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Valentin

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